Edito : SOS pour le « Pays dogon »

Depuis la mi-janvier 2023, l’on constate une recrudescence de la violence dans la région de Mopti, précisément dans le pays dogon. Le pire, selon un notable, est que le nombre d’incidents se multiplient dans les localités sous accords d’allégeance. Malheureusement, cela démontre que les terroristes sont désormais dans une autre phase de l’occupation. Du coup, il y a un véritable déluge de violence dans cette partie de la Venise malienne nommée ‘’Pays Dongo’’ depuis quelque temps. Et ce sont les paysans, les commerçants, les fonctionnaires et les transporteurs ainsi que leurs biens qui sont visés à chaque fois. Il ne se passe malheureusement deux (2) semaines si un village de la Venise malienne ne subisse la colère des hommes sans foi ni loi, laissant ainsi place à l’honneur et à la désolation.

Après les drames des villages de Walia, Tilé Djiguibombo, Sinea, Songho Parou, Songobia, Dangaténé … c’est Kani Bonzon (un village de la région de Bandiagara) qui a été attaqué dans la nuit du jeudi au vendredi 24 février 2023 par les forces du mal. 13 morts, 3 blessés, des greniers brûlés, des maisons calcinées, des animaux brûlés et des magasins saccagés…, tel est le bilan odieux de cette attaque barbare, cruelle et inhumaine commise par des individus sans foi ni loi. Car, on ne peut pas associer le nom de Dieu à un combat et tuer des populations innocentes. Ça n’est vraiment de trop !

Face à ce drame local silencieux, les populations qui ont vigoureusement protesté contre l’attaque de Kani Bonzon à travers une grande manif, attendent avec impatience l’action militaire salvatrice des autorités de la Transition. Mais les signaux sécuritaires sont pour le moment au rouge, au moment même où notre armée reçoit presque chaque mois des équipements militaires, et nul ne peut clairement expliquer le pourquoi.

Pis, nous constatons que dans le pays dogon, les représentants administratifs sont de plus en plus inefficaces et il est certain que leur incapacité à anticiper le moindre drame ne fait que prolonger la souffrance des populations. Il va de soi que ce manque de pragmatisme affecte le résultat global de l’armée si des décisions réalistes ne sont pas prises pour changer les pratiques sécuritaires actuelles dans la localité.

C’est pourquoi il urge que le chef de l’Etat en personne, le colonel-Président Assimi Goïta (seul responsable face au peuple malien), reprenne la main sur cette affaire de terrorisme dans le pays dogon.  A mon humble avis : une consultation approfondie de la société civile du pays dogon est obligatoire pour dégager les pistes de collaboration entre les autorités et les populations dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la mise en place d’un mécanisme officiel de collaboration entre les FAMa et le mouvement d’autodéfense Dan Na Ambassagou est impératif et la reconstitution des anciens postes de sécurité est une nécessité dans le cadre de la reconquête du territoire et notamment dans le pays dogon.

En tout cas, aux yeux de plusieurs observateurs, la stratégie sécuritaire actuelle a de la peine dans la localité du pays dogon. Les autorités régionales n’ont toujours pas trouvé la manière efficace pour endiguer cet espace de mort et de désolation. Du coup, la souffrance continue malheureusement. Oh mon Dieu à quand la fin de ces drames locaux ?

A. Touré

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